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Le don de l'eau vive

3ème dimanche de Carême

 

En ce dimanche 15 mars, marqué par la suppression de toutes les messes dominicales en France, nous vous proposons d'approfondir l'évangile selon Saint Jean (Mt 4, 5-42) et prolonger la découverte durant ce troisème dimanche de Carême. 

LIRE LES TEXTES DU TROISIÈME DIMANCHE DE CARÊME


Méditation

ZÉNITH UNE ÉGLISE SAMARITAINE

Il y a en effet des lieux habités d'histoire. Des sols que l'on foule sans toujours savoir où l'on met ses pas. Il y a des puits où l'on a tant puisé qu'ils semblement taris et d'autres, féconds, que l'on n'a pas encore découverts. Des puits qui seraient de véritables lieux de ressourcement, méconnus de nous. Guide mes pas Seigneur vers ces puits-là ! Oriente ma quête, mon Dieu !

L'heure a-t-elle donc son importance ? Rivés nous-mêmes sur nos montres chronophages, nous suivons l'heure esclaves de nos agendas au point d'en oublier l'heure de Dieu. L'heure du rendez-vous quotidien de la prière, de la parole, du regard sur la journée vécue. Mais pour Dieu, il n'y a pas d'heure. Lui, l'Éternel présent, l'Éternelle présence se tient là. Il attend. Il t'attend même en plein midi, même en plein soleil, même dans ton agenda bouillant de rendez-vous. 

Je pense à l'appel de Matthieu peint par le Caravage, tableau à Saint-Louis des Français à Rome. L'appel de Jésus est signifié par un doigt pointé vers le collecteur d'impôts. L'étonnement de Matthieu est son propre doigt pointé sur sa poitrine : Moi ? Tu t'adresses vraiment à moi ? Il y a de cela chez la samaritaine et elle dit pourquoi... Qui est qui dans la rencontre et la demande ? Qui est l'hôte dans l'hospitalité au bord du puits ? Celui qui demande ou celle qui va donner. Celle qui croit donner alors qu'elle a d'abord à recevoir ? C'est moi que tu appelles auprès des jeunes ? C'est le lointain que je rencontre et que j'ose interpeller ! Et puis des perrsonnes qui ne seraient pas fréquentables, vous en rencontrez, vous ? Des jeunes qui semblent loin de l'Église du Seigneur, nous les voyons, les appelons-nous ? Des jeunes qui n'ont pas forcément à intégrer nos modes et nos rites... ont-ils leur place ? Allons)nous vers eux ou attendons-nous qu'ils vous rejoignent ? 

Donner à boire à ceux qui ont soif mais pas toujours donner ce qu'ils attendent naturellement et de prime abord. La scène aurait pu s'arrêter là et Jésus aurait bu et la femme aurait entendu le message. Pour savoir l'eau que tu donnes, l'eau que tu puises, regarde ton coeur, écoute ton coeur... Ça coule de source ou ça coule du côté transpercé du Christ ? Cela coule naturellement ou ça déborde de l'amour du Seigneur dans ta vie ?  Et puis, ne les rassasie pas trop car l'essentiel est bien de leur révéler à ces jeunes la source qui coule en eux. Je crois que Jésus, lui, a toujours soif et aura toujours soif... assoiffé de te consoler, de te guérir, de te donner. Sur la Croix, il dira encore « j'ai soif » : la souffrance est certes là humaine, mais la soif de rencontrer nos âmes tout autant. J'ai soif de toi, tu sais !

En Isaïe : Et ils n'auront pas soif dans les déserts, où il les conduira, il fera jaillir pour eux l'eau du rocher. Il fendra le rocher et l'eau coulera. 

Du prophète Amos : Voici venir les jours dit le Seigneur, l'Éternel, où je n'enverrai non pas la disette et la soif de l'eau mais la faim et la soif d'entendre les paroles de Dieu. 

Et dans les psaumes : Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, mon âme te cherche, toi, mon Dieu. Dieu, tu es mon Dieu, mon âme a soif de toi. 

Si tu savais le don de Dieu. Saint Augustin d'écrire : « Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t'ai aimée bien tard. Mais voilà, tu étais au-dedans de moi quand j'étais au dehors, et c'est en dehors que je te cherchais. Tu étais avec moi, et moi je n'étais pas avec toi. Tu as répandu ton parfum et je soupire maintenant pour toi. J'ai faim et soif de toi. »

Se laisser rejoindre par celui qui me révèle à moi-même et qui fait le clair dans ma vie. En me parlant de moi, il me parle de lui et de la relation vraie qu'il veut sceller avec moi. On ne va à Dieu qu'avec toute son existence dans la vérité de l'être... pas seulement le mental, pas seulement l'affectif, pas seulement satisfaire sur le moment car il faut abreuver toutes les dimensions de l'existence, ne pas laisser par pudeur ou par honte des zones d'ombres desséchées et altérées. Il faut rassasier en plénitude ou du moins montrer la source. 

L'Esprit souffle où il veut. Le vent de la Pentecôte agit bien au-delà de nos institutions, de nos lieux ecclésiaux traditionnels, de nos cercles habituels. Retrouve en chacun la semence divine cachée comme au fond du puits et réveille le meilleur en toi et en celui, celle que tu rencontres. Le lieu privilégié, l'endroit par excellence, c'est le coeur de l'homme, son âme ; là dit le Concile Vatican II au fond de sa conscience, l'homme découvre la présence de la loi... comme une voix qui ne cesse de le presser d'aimer et d'accomplir le bien. Oui « la conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre » – Chapitre 15. Sommes-nous, nous-mêmes, à l'école de cette intériorité et témoins de cette rencontre sainte ?

Je le suis, moi qui te parle ! Affirmation solennelle de Jésus dans l'auto-révélation de son identité et de sa mission. C'est le JE SUIS qui parle d'autorité au peuple hébreux dans l'Ancien Testament. Il dit et il fait. Il se dit et tout est fait en nous également. Il éclaire cette femme en la révélant à elle-même. Accompagner, ce n'est pas projeter en avant, c'est partir du réel de l'existence. 

Elle laisse là sa cruche, c'est désormais de son coeur désaltéré que va couler pour d'autres l'eau de la vie, du bonheur.  La cruche reste matériellement à terre. C'est elle qui est devenue Christophore : en cela, elle est envoyée, missionnée, porteuse de vie.

Venez voir ! C'est appeler parce qu'elle a été rejointe. Donner à voir autant qu'à entendre. Ravissement d'une femme comblée. Interpellation d'une femme évangélisée. Porteuse de la réponse fondamentale : pour vous, qui suis-je ? Ne serait-il pas le Christ ? Délicatesse d'une réponse qui va s'épanouir. Fin d'un voyage intérieur. Soif étanchée. Femme rejointe dans ce qu'elle est. Paix retrouvée. Source paisible dans l'unité intérieure. Chemin pour d'autres, pour qu'ils s'interrogent, se mettent à l'écoute, se mettent en route découvrant la vraie soif d'amour et la réponse d'amour. 

REJOINDRE, ACCOMPAGNER, FORMER, RASSEMBLER, ENVOYER : TOUT EST DANS UN ITINÉRAIRE DE RENCONTRE.

Nous allons sortir de la chapelle : nous-mêmes laissant nos cruches pleines de sécurité, d'habitudes, délestons-nous pour vivre cette journée avec Lui, et en lui, et pour Lui... vivons paisiblement de l'expérience. 

AMEN

Méditation du Père Philippe Hue,
en lien avec l'exhortation pastorale de Mgr Berthet "L'Évangile est toujours jeune"

Pour aller plus loin et travailler le carême autrement avec Saveurs d'Évangile 2020 autour des récits de la Passion et de la Résurrection : 

  • Texte de la troisième semaine : Jésus rencontre Pilate (Jn 18,28 - 19,16a)
  • Questions de réflexion :
    • Quels sont les paroles qui m'interpellent ?
    • Qu'est-ce qui attire mon attention ? 

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